mercredi 7 novembre 2007

Techniques de centration

Dans le précédent article, la conclusion est "un re-centrage sur soi-même". Voici un article qui proposent quelques pistes qui peuvent nous aider à se centrer sur soi et à prendre soin de soi :

TECHNIQUES DE CENTRATION
par Josée Jobin, Psychothérapie Corporelle Intégrée (P.C.I.)

S’OCCUPER DE SOI

Il y a diverses façons de se centrer sur soi. Mais peu importe la façon utilisée, le but de l’exercice est d’être présent à soi, afin de pouvoir prendre soin de soi. Utilisons ici la métaphore d’une maison inhabitée. En tout temps, si il n’y a personne à l’intérieur, elle pourra être squattée par n’importe qui. De même, pour ce qui est de notre corps ; si l’on ne s’habite pas, l’on risque de se perdre et de perdre la sécurité intérieure dont on est seul-e responsable.

LE DIALOGUE INTERIEUR
Une façon de prendre soin de soi , est d’ordre cognitif i.e. de l’ordre de la pensée. En effet, il est important d’être conscient de notre dialogue intérieur, afin de ne pas être victime de nos pensées automatiques , de nos croyances ou/et de les projeter sur les autres. Voici des exemples de pensées inconscientes qui peuvent nous nuire : « Il faut être parfait-e pour être aimé-e. « « Tout le monde doit m’aimer. ». « Il faut en faire beaucoup pour être aimé-e». « Aimer c’est ne pas avoir de limites » « Je dérange si je prends ma place. » « De toute façon , ça ne donne jamais rien… » Ici l’on projette sur les autres ses commandes intérieures et l’on s’abandonne soi-même croyant que l’autre attend de nous les fausses obligations que nous avons internalisées. Reconnaître son dialogue intérieur permet de se distancer du passé en se donnant plus de latitude aujourd’hui, puisque nous n’avons plus à nous traiter comme on nous a traité enfant. L’ important, c’est d’agir sur ces pensées en les modifiant. Désormais le bon parent c’est nous-même car l’on peut changer ces mauvaises injonctions en bons messages parentaux : «Je t’aime, tel que tu es. » « Tu n’as pas besoin d’en faire tant pour être aimé-e. » « Je te mettrai des limites, c’est parce que je t’aime. » etc.etc.

RESPECTER SES LIMITES
Une deuxième façon de se centrer est le respect de ses frontières. Par exemple si l’on dépasse nos limites corporelles parce que l’on est incapable de dire non, le corps saura nous rappeler nos excès. Rappel qui se fera sentir sous forme de fatigue, d’anxiété, de maladie, voire de dépression. Car à force de s’adapter trop on en vient à se perdre. Chacun de nous a des limites différentes de toute autre personne. Prendre l’habitude d’être présent-e à nos expressions du corps est un gage de prévention et de sécurité. Un « non » à l’autre est d’abord un oui à soi. « Dire non est parfois douloureux, mais dire oui est couvrir d’ombre notre regard. » Auteur inconnu… Ici, se centrer, c’est être conscient-e des malaises, des inconforts comme signal de détresse afin de prendre soin de soi dans les plus brefs délais, et cela sur tous les plans : émotionnel, intellectuel, physique, financier, interpersonnel, spirituel etc. Plus l’on est défini, plus l’on peut se respecter. Mettre ses limites, c’est une preuve d’estime de soi.

L’ENFANT INTERIEUR
Un troisième aspect de cette recherche de centration sur soi, est l’écoute de notre enfant intérieur. Vous êtes-vous déjà arrêté pour vous demander ; « Que me dit mon enfant intérieur en ce moment ? Est-il triste ? A-t-il envie d’aller jouer dehors ? Est-il en colère ? » Dans ce questionnement l’important est d’être à l’écoute et d’accueillir ce qu’il vous exprime. Sinon, cette partie inconsciente continuera d’agir à votre insu ; ce n’est pas parce qu’on ferme la porte d’une chambre que le bébé ne pleure plus…Vous pouvez maintenant être le bon parent et prodiguer par votre imagination les soins dont l’enfant a besoin : le consoler, le serrer dans vos bras, l’emmener jouer dehors, lui dire que vous l’aimez ou tout simplement que vous êtes là pour lui. L’important c’est d’être à son écoute et de répondre à ses besoins.

L’ECOUTE DE SES SENSATONS CORPORELLES
Une quatrième façon de s’occuper de soi est la présence à soi d’une manière corporelle. Si je m’arrête en cet instant, de quoi suis-je conscient dans mon corps en terme de tensions, de relâchement, de chaleur, de froideur, de contractions, de respiration, de vitalité ? Je poursuis l’exercice en faisant résonner un mot qui coïncide avec mon expérience corporelle ; coincé-e, serré-e, lourd-e, léger-e, tiraillé-e, etc .J’accueille la sensation sans la juger. Je laisse résonner le mot qui coïncide avec mon expérience corporelle ; ainsi je suis présent-e à moi et je m’ancre dans mon corps. En respirant, je peux modifier les sensations et retrouver plus de place dans mon corps. Je peux également accueillir la sensation sans la juger ; je deviens observateur-trice, et maître de moi-même à la fois.

LA VISUALISATION
La cinquième manière de s’occuper de soi intérieurement, est la visualisation. Celle-ci débute par une relaxation. Les personnes anxieuses se créent des pensées négatives et leurs pensées augmentent leur anxiété. Hors, les pensées sont crées par les personnes. Alors pourquoi ne pas utiliser ce potentiel créatif pour projeter des images de satisfaction, de réussite, d’accomplissement sur tous les plans ? C’est une pratique pour laquelle vous ne perdez rien à essayer. Le mental ne fait pas la différence entre ce qui est vrai ou faux.

Comme vous le voyez toutes ces techniques passent par une seule et même clé, la présence à soi. Plus vous pratiquez et plus vous regagnez du pouvoir sur votre vie. Ne vaut-il pas mieux être au gouvernail du bateau que sur le pont sans capitaine et sans direction ?

Bonne pratique !


BIBLIOGRAPHIE

Bradshaw John (1992) , Retrouver l’enfant en soi, édit. Le jour
Gawain Shakti (1992), La visualisation créatrice, édit. Le souffle d’or
Gendlin Eugene T. (1984), Focusing : au centre de soi, édit. Le jour

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Source :
www.jobinsevigny.ca

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