lundi 24 septembre 2007

Le garçon au sale caractère

Il était une fois un garçon avec un sale caractère.
Son père lui donna un sachet de clous et lui dit d'en planter un dans la barrière du jardin chaque fois qu'il perdrait patience et se disputerait avec quelqu'un.
Le premier jour il en planta 37 dans la barrière.
Les semaines suivantes, il apprit à se contrôler, et le nombre de clous plantés dans la barrière diminua jour après jour : il avait découvert que c'était plus facile de se contrôler que de planter des clous.
Finalement arriva un jour où le garçon ne planta aucun clou dans la barrière.
Alors il alla voir son père et lui dit que pour ce jour il n'avait planté aucun clou. Son père lui dit alors d'enlever un clou de la barrière pour chaque jour où il n'aurait pas perdu patience.
Les jours passèrent et finalement le garçon put dire à son père qu'il avait enlevé tous les clous de la barrière. Le père conduisit son fils devant la barrière et lui dit :
"Mon fils, tu t'es bien comporté mais regarde tous les trous qu'il y a dans la barrière. Elle ne sera jamais plus comme avant. Quand tu te disputes avec quelqu'un et que tu lui dis quelque chose de méchant, tu lui laisses une blessure comme celle-là.
Tu peux planter un couteau dans un homme et après lui retirer, mais il restera toujours une blessure; peu importe combien de fois tu t'excuseras, la blessure restera."





Une blessure verbale fait aussi mal qu'une blessure physique.
Les amis sont des bijoux rares, ils te font sourire et t'encouragent. Ils sont prêts à t'écouter quand tu en as besoin, ils te soutiennent et t'ouvrent leur coeur.



Il est curieux de voir que la plupart des gens s'imaginent qu'une blessure verbale n'a pas d'importance, comparée à une blessure physique. On se scandalisera de voir des parents frapper leurs enfants, mais personne ne s'émeut de les voir exercer un chantage permanent, les rabaisser à la première occasion, ne jamais leur faire un compliment ou les encourager.
Il en va de même pour les adultes. Combien de petits chefs prennent un malin plaisir à humilier leurs subalternes; à leur faire des réflexions désagréables… tout ceci se transforme en insomnies, en maladies psychosomatiques et en blessures psychologiques qui ne cicatrisent peut-être jamais.
Mais comment faire? Il y a quelquefois des choses désagréables qui doivent être dites!
La règle des 2/1 peut être une solution. Elle postule que si vous critiquez directement une personne, celle-ci se refermera comme une huître pour se protéger et prendra votre remarque comme une attaque personnelle. Le préalable est donc de faire 2 remarques positives, ou 2 compliments, au préalable.



Ces 2 compliments vont ouvrir toutes grandes les oreilles de votre interlocuteur, et le mettre dans une disposition positive. Du coup votre remarque sera prise comme une incitation à s'améliorer et non comme une critique stérile.



Une autre précaution essentielle consiste à demander à votre interlocuteur s'il est prêt à recevoir cette remarque. Il y a des moments où l'on est fragile et peu réactif. Je me souviens d'une époque où mon ex-femme m'envoyait des courriers presque toujours pénibles à lire. Je les mettais de côté pour les jours où mon humeur étant au beau fixe, il me serait facile de supporter ses attaques.
Demandez à l'autre s'il est prêt à recevoir une remarque qui a pour but de l'aider, ou de vous aider (c'est le cas le plus souvent). A ce propos, dans ce genre de conversation, les "on", "nous", "ils" sont le plus souvent à proscrire au profit du "je". Il faut se « mouiller » et dire ce que l'on ressent. Le tout de manière positive.



Malgré toutes ces précautions, vous pourrez déclencher des drames. Ils est facile de les identifier à l'aide du triangle de Karpman.
Karpman est un psychologue qui s'est rendu compte que nos jeux de communication favoris tournent autour des 3 positions : le Sauveur, la Victime et le Persécuteur (ou le Bourreau).
Un policier vous arrête pour excès de vitesse. Il vous persécute. Vous vous posez en victime, demandez pardon, vous transformez en « paillasson », faites preuve d'humilité, il change de rôle et passe à celui de sauveur : "Pour cette fois…"
Au lieu de cela, vous vous énervez, lui demandez son nom et son affectation, argumentez en force, vous le persécutez. En retour, il vous persécutera plus fort, et vous dressera procès verbal!
La prochaine fois que vous regardez un film, un téléfilm ou une pièce de théâtre, gardez présent à l'esprit le "triangle de Karpman" et ses 3 positions : Sauveur, Victime, Persécuteur (SVP). Vous vous rendez compte que tous les bons scénarios sont bâtis sur ces rôles.
Mais ce ne sont que des rôles. Ce sont des masques que nous nous mettons pour ne pas exprimer ce que nous ressentons vraiment.
La vraie communication sort de ces 3 positions pour parler de vécu et de ressenti – et respecter l'autre.
Ouvrez votre coeur, soyez intime avec ceux que vous aimez et vous serez beaucoup plus heureux(se).

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Histoires Magiques
Du Club-Positif
Par Christian H. Godefroy

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