La référence sur ce sujet est l’ouvrage de Shakti Gawain : Techniques de visualisation créatrice
La visualisation est la faculté de se représenter une image dans notre écran mental. Ainsi, lorsque nous pensons à une fleur, nous pouvons aussi nous en faire une représentation visuelle dans notre mental : nous voyons donc la fleur dans notre vision intérieure. Cette capacité peut naturellement servir à nourrir notre imaginaire, mais aussi à échafauder nos pensées. Dans le yoga, le tai chi, etc., les pratiquants savent que l’énergie peut être dirigée par notre mental et la visualisation est souvent utilisée dans ces disciplines. Après, il est possible aussi d’employer cette technique dans un autre contexte, que l’on peut qualifier peut-être de plus magique. Si nous regardons la composition de notre être selon le yoga, nous pouvons constater que nous sommes composés de plusieurs couches allant du plus dense au plus subtil. Ainsi, nous possédons un lien avec une dimension plus subtile qui nous relie à l’univers. Par le mental et la visualisation, nous pouvons accéder à cela et ainsi créer certaines circonstances bien précises. A ce moment-là, la visualisation devient créatrice.
En effet, par ce biais, nous pouvons parvenir à réaliser concrètement bien des choses. En effet, nous pouvons programmer notre mental dans un but bien précis. Cela peut aller à provoquer des rencontres, changer son comportement, trouver des réponses et aussi cela est utile dans les pratiques magiques.
Afin de parvenir à réaliser une visualisation, il ne suffit pas juste de s’imaginer ce que l’on voudrait, ce n’est pas si simple, car il faut remplir un certain nombre de conditions.
En effet, il faut suivre une technique bien précise. Celle-ci se base sur les états modifiés de conscience. En fait, lorsque nous sommes à la limite de l’état de veille et celui de sommeil, nous avons la possibilité d’agir sur un autre plan, que certains pourraient qualifier d’astral (mais il vaut mieux rester prudent avec ce genre d’affirmation). Quoiqu’il en soit, par le biais de cet état, nous pouvons alors agir dans l’immatériel de façon à ce que cela prenne forme dans le matériel. Nous pouvons aussi dire que nous accédons finalement à une couche plus subtile de notre être qui est en liaison avec un autre plan d’existence.
Alors comment réaliser une visualisation ?
Pour cela, il faut tout d’abord mettre par écrit le but visé, puis il est possible d’échafauder tout un scénario. Une fois que cette phase a été faite, il faut alors définir les phrases, des affirmations positives, qui seront utilisées dans le processus de visualisation qui aura lieu ultérieurement. Il est important d’user de phrases positives, car l’usage inverse pourrait rendre impossible la réalisation de ce qui est voulu, ou avoir de conséquences relativement néfastes sur le pratiquant. (Exemple : si le but est de ne plus avoir peur, le fait de se dire en boucle " je n’ai pas peur " va focaliser l’esprit sur la peur et cela ne permettra pas de s’en libérer.)
Quand le texte est enfin écrit, il faut alors rajouter une phrase qui clôture et qui permettra de laisser la porte ouverte à quelque chose de mieux et qui assurera que la visualisation n’aura pas d’effets indésirables. (Du genre : que ceci se réalise pour moi et pour le bien de tous)
Après, il faut mémoriser le texte, ce qui suppose de ne pas pondre tout un roman ce qui rendra le processus fastidieux et inefficace, donc il est préférable d’user de phrases courtes et parlantes.
Dès que tout cette phase par écrit est réalisée, il faut alors passer à celle de la visualisation à proprement dite. Pour cela, le pratiquant peut choisir une posture qui lui conviendra le mieux afin d’entamer tout un processus de relaxation. (Soit couché ou alors en posture de méditation) Afin de bien se détendre, il faut déjà respirer lentement, par le ventre et par le nez, avec une cadence régulière. Puis il est possible de passer mentalement chaque muscle du corps et de les détendre les uns après les autres.
A un moment donné, le pratiquant ressentira un calme intérieur où les pensées seront de moins en moins nombreuses. Cette phase correspond à peu près au moment où le mental peut passer de l’état de veille à celui de sommeil. Ici, il est important de ne pas aller trop loin, car il est vite arrivé de s’endormir. En tout cas, c’est un état assez caractéristique qui, avec l’expérience, est facilement reconnaissable.
Donc, maintenant que l’esprit est dans un état intermédiaire, le moment est venu de se dire mentalement les phrases qui ont été choisies précédemment. Le mieux est de se les dire en boucle. Une fois, que le mental est absorbé, il faut alors passer par la phase visuelle.
Ici, la visualisation va se concentrer sur le but choisi. Si le pratiquant a choisi par exemple de changer un trait de son caractère comme la timidité, alors il se visualisera alors plein de courage, ayant de l’aise à s’exprimer, etc. L’important ici étant l’image, mais aussi surtout de sentir que c’est réel, de ne pas mettre de distance, être pleinement absorbé comme si cela était vraiment en train de se vivre.
Après que le pratiquant a fini tout ce processus, il finit la visualisation en scellant tout cela par la phrase de clôture prédéfinie au préalable.
Maintenant, tout n’est pas encore totalement terminé. Il est important à partir de là, de ne plus se focaliser sur ce qui a été fait, il faut lâcher prise. Laisser les choses se faire en ayant confiance en ce qui a été fait. De plus, selon le but défini, il ne faut pas non plus se contredire le reste du temps, c’est-à-dire ne pas infirmer votre visualisation par des petites phrases négatives contraire à ce qui est souhaité.
La dernière chose à respecter est de ne jamais parler de sa visualisation avant d’avoir atteint son but, car, tout ce processus vise à créer une sorte de tension, à accumuler de l’énergie, focaliser le mental et donc le fait d’en discuter avec autrui peut empêcher cette tension de se créer et va disperser les efforts déjà consentis.
Donc en résumé :
- définir son but
- écrire un texte, un scénario avec des phrases positives
- se relaxer
- dans l’état intermédiaire, se dire mentalement en boucle les phrases
- visualiser et ressentir comme si c’était réel
- sceller la technique par une phrase de clôture
- laisser agir la visualisation
- ne pas la nier
- ne pas en parler
Il est important de savoir qu’il est très rare que le but visé se réalise au bout d’une seule visualisation, car c’est quelque chose qui s’inscrit dans la durée. Donc, il est important de le faire très régulièrement, jusqu’à ce qui est voulu, soit atteint. Après, il ne faut pas non plus trop se focaliser sur la visualisation, car une trop grande concentration du mental, ne permettra pas au processus de fonctionner. C’est là que réside toute la difficulté, car il faut pouvoir avoir confiance en ce qui a été fait, le laisser de côté, lâcher prise lorsque la technique a été faite et ne pas la contredire. Donc, il faut être très persévérant et très patient.
Avant de finir, je tiens à préciser une chose. La visualisation créatrice a pour vocation d’être utilisée à des fins positives, mais cela pourrait éventuellement fonctionner aussi à des desseins moins honorables. Là, je tiens à mettre en garde contre ce genre de pratique, car vouloir réaliser le mal à autrui par ce biais aura des conséquences néfastes pour celui qui agira de la sorte. Pourquoi ? Tout simplement, si le pratiquant vise à faire le mal, il devra alors ressentir en lui ce mal, et le but malsain voulu sur autrui arrivera sûrement à celui qui fera la visualisation.
En conclusion, la visualisation créatrice est un formidable outil pouvant servir à l’épanouissement personnel et collectif. Elle peut développer chez le pratiquant une ouverture d’esprit et une plus grande sensibilité intuitive.
Tiré du site www.Arbre-de-bo.com © 2004
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